Les serial killers au cinéma

 

Voici une sélection de films sur les serial killers (ou tueurs en série)

 

Les serial killers au cinéma

 

Alors que le début des années 1970 fut marqué par la brève domination du road-movie et du film catastrophe, les années 1990 connurent une véritable inflation des films policiers centrés sur des figures de tueurs en série. Le succès commercial et critique du film de Jonathan Demme Le Silence des agneaux (1991) identifie le genre en tant que tel. Depuis l'aube du parlant, les plus grands cinéastes faisaient pourtant du film de serial killer sans le savoir... Sur quoi repose un tel engouement ?

 

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Tueurs anonymes

La première caractéristique du cinéma de genre, c'est le respect des codes esthétiques et narratifs préalablement fixés par des films antérieurs. Le film de serial killer, urbain et contemporain, présente au contraire un nombre impressionnant de productions innovantes inspirées de faits réels ou adaptées de romans basés sur des cas authentiques. La plupart du temps, des anonymes, des médiocres, trouvant dans l'ultra violence exercée sur des inconnus leur seule raison d'exister. Un fait valable pour les hommes. Les tueuses en série agissent avec un mobile. Ce phénomène pourtant ancien ne sera que très tardivement isolé et étudié, à partir des années 1970.

 

L'âge d'or des années 1990

De la même façon que les premiers succès de Sergio Leone et de Bruce Lee lancent la mode du western italien et du cinéma kung-fu, la bonne fortune du film de Jonathan Demme inspire, au cours de la décennie suivante, non seulement le cinéma d'exploitation, mais également nombre de productions prestigieuses dont la plus exemplaire reste Seven, établissant David Fincher comme le cinéaste majeur du genre. Hong Kong, le Japon et la Corée contribuent de façon notable, mais avec une caractérisation différente : dans le cinéma asiatique, les tueurs en série mâles agissent généralement par vengeance.

 

Télévision et films européens

La télévision contemporaine ne peut naturellement ignorer les possibilités narratives d'un genre aussi riche. Pendant 96 épisodes étalés sur huit saisons, un biologiste de la police de Miami, Dexter Morgan (Michael C. Hall) mène une double vie. Ses victimes : des tueurs en série. La force du concept de Dexter* (2008-2013) : comme pour Zorro, le spectateur craint à chaque épisode que la double identité du "héros" soit dévoilée. La suite est assurée par le fascinant Mad Mikkelsen, reprenant pour le petit écran dans les trois saisons d'Hannibal (2013-2015) le personnage du Dr Lecter immortalisé au cinéma par Anthony Hopkins. Les polars de l'Europe du Nord trouvent naturellement leurs traductions cinématographiques derrière la tornade Millénium. Les productions françaises apportent une contribution non négligeable avec des réussites dans le cinéma grand public comme Pars vite et reviens tard (Régis Warnier, 2007), La prochaine fois je viserai le coeur (Cédric Anger, 2014) et L'affaire SK1 (Frédéric Tellier, 2014) ou dans la production indépendante (Cruel, 2017).

 

 Crédits photos : Allociné

 * Dexter - Saison 1 : disponible à la bibliothèque du Cellier

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