Métavers versus Multivers : science ou fiction ?

« La Matrice est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre (...) Elle est le monde qu'on superpose à ton regard pour t'empêcher de voir la vérité. »
Morpheus dans Matrix des Wachowski

 

Métavers versus Multivers, science ou fiction ?

 

Qui n'a jamais rêvé d'aller vers l'infini et au-delà, soit au-delà de la réalité observable ? Nous avons tous souhaité devenir les héros de nos livres et de nos films, entrer dans leurs univers propres et quitter notre monde quotidien. La science peut déjà nous l'offrir, plus tôt que nous le pensions, au risque de nous brûler les ailes.


La Science-Fiction, elle, n'a pas attendu tous les auto-proclamés Prométhée modernes de la Silicon Valley pour transcender l'humanité vers des réalités parallèles. La sortie en DVD du film Everything Everywhere all at one de Kwan et Scheinert nous offre l'occasion d'explorer ces univers complexes, que sont les métavers et multivers et que le cinéma prend beaucoup de plaisir à illustrer.


Le métavers est un univers créé, artificiel, qui permet de rendre « concret » le principe de réalité virtuelle, telle qu'on la rêve de plus en plus. Via très souvent la console d'un ordinateur (Tron de Steven Lisberger et sa suite Tron – l'héritage de Joseph Kosinski, ou eXistenZ de David Cronenberg, en passant par Ready Player One de Steven Spielberg), le cinéma aime prolonger le labyrinthe des mondes imbriqués et multiples. Les personnages deviennent des « avatars » d'eux-mêmes, quitte à brouiller leur identité propre. Dans Belle de Mamoru Hosoda, les protagonistes rejoignent un réseau social quasi-infini qui les transcende. Avatar de James Cameron va, lui, encore plus loin, en permettant une sorte de métempsychose qui commence par la migration d'une conscience vers un « avatar », par le biais d'une machine, mais cette fois dans un monde bien réel, comme si le métavers avait gagné et avalé la « réalité ».


En parallèle de ces vies rêvées, évolue le multivers des vies possibles, qui relève d'une théorie scientifique selon laquelle d'autres univers pourraient exister au-delà de l'Univers observable. Autrement dit, notre présent n'est qu'une possibilité parmi de multiples autres envisageables. Le Marvel Cinematic Universe s'en donne à cœur joie dans le domaine, d'Avengers – Endgame des frères Russo à Doctor Strange in the Multiverse of Madness de Sam Raimi, ou encore le « Spidervers » délirant créé par le trio Persichetti, Ramsey et Rothman dans Spiderman – New Generation. Poussant le concept à l'extrême, « pour tout, partout, tout à la fois », le film Everything Everywhere all at one n'hésite pas, lui, à explorer le kaléidoscope des univers possibles dans un joyeux et généreux délire.


Les concepts de multivers et de métavers se tournent autour, s'entremêlent, se transforment... et finissent par égarer le voyageur imprudent, qui en oublie toute notion de réalité. A lui de savoir retrouver son chemin, d'un monde parallèle à un autre, d'une réalité virtuelle à une autre, d'un avatar à un autre... sans se perdre dans la « matrice »...


« La Matrice est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre (...) Elle est le monde qu'on superpose à ton regard pour t'empêcher de voir la vérité. »
Morpheus dans
Matrix des Wachowski



« Dès lors, les hommes dont telle est la condition ne tiendraient, pour être le vrai, absolument rien d'autre que les ombres projetées par les objets fabriqués. »
Platon,
Allégorie de la caverne

 

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